La culpabilité perturbe la perception de soi et les comportements alimentaires, en accroissant les restrictions. Or, manger en éprouvant du plaisir ne doit pas être considéré comme une faute ou un crime d’avoir « cédé à la tentation ». Il ne s’agit pas d’un manque de volonté. Accepter de se faire plaisir et d’éprouver de la satisfaction est la clef pour pallier la culpabilité alimentaire.
Mais d’où vient-elle ? On le constate, la société véhiculent par les médias pléthore de fausses idées, souvent axées sur le paraître. Si le doute subsiste dans votre esprit sur le rôle de la société dans la naissance de votre culpabilité, alors tentez l’expérience : passez une journée sans entendre une seule allusion au régime, au poids, aux aliments bons ou mauvais.
Dans les magasins avec les aliments 0% pour maintenir la ligne, à la télévision avec des programmes amaigrissants, sur les réseaux sociaux ventant les bienfaits de jus détox, une amie clamant son besoin de faire une « diet » et courir tous les jours car elle a trop mangé ces derniers et veut éviter les kilos sur les hanches… Autant de notions qui nourrit la culpabilité autour de la nourriture.
Qu'est-ce que la culpabilité ?
La culpabilité naît de croyances autour de l’alimentation que notre société nous inculquent au quotidien : ce qu’on devrait manger ou non, étiquetant les aliments comme « bons » ou « mauvais ». Cela influence nos décisions alimentaires.
Qui n’a pas déjà éprouvé de la culpabilité après avoir mangé ? C’est un ressenti normal et humain. La raison de culpabiliser est toutefois propre à chacun. Néanmoins, il faut prendre conscience si le jugement porté envers un aliment provient d’une réflexion personnelle ou induit par les règles de la société sur les conduites alimentaires. « La culpabilité est une émotion socialement cultivé, un poison dirigé contre soi-même. » Sadhguru
Laisser trop de place à la culpabilité peut altérer au fil du temps la relation avec les aliments et le corps. Cela peut favoriser l’apparition de troubles alimentaires (TCA).
L’équilibre alimentaire se fait sur une semaine, pas sur une journée ! En effet, si à certains moments les repas sont plus caloriques, mais que le reste du temps l’alimentation est variée, saine et équilibrée, en écoutant ses sensations alimentaires, en pratiquant une activité physique régulière : il n’y a aucune raison que le corps prenne plus de poids à cet instant qu’à un autre moment !
Ce n’est pas en mangeant moins et/ou en faisant plus de sport, que la culpabilité disparaîtra ou empêchera la prise de poids…
Pourquoi ressentir de la culpabilité en mangeant ?
Ressentir de la culpabilité c’est se sentir coupable d’une infraction, ou sentiment de faute qu’elle soit réelle ou imaginaire. De quoi êtes-vous coupable envers votre alimentation ? D’être gourmand(e) ? Est-ce une infraction de manger une pizza ou une faute de manger du chocolat ? Est-ce que votre culpabilité change quelque chose et vous fait vous sentir mieux ?
Si la culpabilité occupe autant de place dans votre esprit, cela peut entacher votre vie sociale, les repas de famille ou des sorties au restaurant. Si ces moments deviennent angoissants et qu’il n’y a plus de réel plaisir à manger, alors un travail psychologique est à entreprendre.
D’autre part, la culpabilité naît de la comparaison : les réseaux sociaux, la télévision, les magazines, qui inculquent l’idée d’avoir un corps parfait et d’adopter une hygiène de vie healthy, irréprochable et « instagramable« . Dès l’enfance, nous baignons dedans, par exemple dans les dessins animés : les princesses sont minces et ont un petit appétit, alors que les méchants sont bien portants, voire disgracieux et souvent avec un appétit vorace.
- Une étude, menée par l’Université d’État du Colorado, a révélé que l’exposition d’enfants à des personnages de dessins animés en surpoids les encourageait à manger deux fois plus de nourriture que ceux exposés à des personnages à l’apparence en meilleure santé.
- Eve Reed, diététicienne en pédiatrie, appuie ce fait en expliquant que les enfants peuvent différencier leurs camarades par leur poids. Les enfants savent manger en fonction de leur faim, mais à cause de la télévision, on perçoit des changement dans leurs comportements alimentaires : soit en mangeant davantage, soit en mangeant moins, voire suivre un régime chez les jeunes filles. Ainsi, l’importance de l’image corporelle et du mode alimentaire sont omniprésents tant dans les familles que dans les médias sociaux.
De même, on nous a conditionnés à l’idée qu’introduire de la nourriture qui nous fait plaisir est mauvais (pâtisserie, fromage, frites, sucreries…). Si on cède à nos envies, pour éviter le sentiment de jugement, il faut analyser les émotions à cet instant précis. C’est un exercice qui peut prendre du temps mais nécessaire pour apprendre à écouter ses émotions et les gérer.
- C’est OK de ne pas manger parfaitement équilibré tous les jours ! Ça ne fera pas de vous une mauvaise personne.
- Ne surtout pas compenser par de la restriction au repas suivant ou en faisant davantage de sport. Reprenez simplement vos habitudes !
- Apprendre à se faire plaisir. Si quelque chose vous fait envie, appréciez-le et admettez que vos plaisirs alimentaires ne supprimeront pas vos efforts. Le retour à la normale peut parfois prendre du temps pour retrouver totalement l’équilibre de vos comportements habituels. Mais il vaut mieux que cela prenne du temps et soit plus favorable au long terme que l’inverse. Tel qu’obtenir ce qu’on souhaite rapidement (poids, forme physique…) et ne pas pouvoir le conserver sur le long.
- Quoiqu’il arrive, il faut rester attentif aux signaux que le corps envoie : les comprendre et les respecter
Comment éviter de culpabiliser ?
Il n’existe pas de formule magique pour ne plus culpabiliser après chaque repas. Il faut du temps, de la patiente et de la répétition, grâce des exercices spécifiques et personnalisés pour atténuer le sentiment de culpabilité jusqu’à la faire disparaître.
- Maintenir un équilibre alimentaire : varier ses repas. Surtout ne pas se restreindre et encore moins sauter de repas ! Pour ne pas ralentir le métabolisme et favoriser la prise de poids après les excès des repas de fêtes. Moins les habitudes alimentaires seront changées, moins il y aura de prise de poids.
- Écouter son corps et manger à sa faim: se servir de tout, en petites quantités. Se resservir au besoin si la faim est encore présente. Sans oublier de laisser une place pour le dessert.
- Essayer de manger en pleine conscience : ressentir chaque saveur, veiller à la mastication pour ressentir les sensations de satiété , comprendre les différentes émotions qui vous traversent au cours du repas…
- Savoir dire « non » : vous ne blesserez personne en refusant qu’on vous serve à nouveau. Personne n’est à votre place, donc mangez à votre faim ! Vous pouvez manger moins, en fonction de vos sensations alimentaires. Inutile d’éprouver de la culpabilité en ayant mangé quelque pour faire plaisir à mamie et avoir l’estomac trop plein…
- Mâcher lentement et suffisamment chaque bouchée pour ressentir la satiété.
- S’autoriser à apprécier la nourriture : être OK avec ce que vous mangez permet de réduire considérablement la culpabilité.
- S’hydrater régulièrement pour faciliter le travail digestif et régule les sensations de faim.
8. Garder son corps en mouvement : en pratiquant une activité physique et/ou sportive de son choix pour aider le corps à digérer les aliments, éliminer les déchets, limiter la prise de poids…
9. Prévoir et s’organiser : anticiper les repas en avance permet de préparer le cerveau à accepter la nourriture que le corps recevra. Il est possible de prévoir vos aliments plaisirs (ceux-là même qui génèrent aussi de la culpabilité) pour vous rassurer et mieux vous y préparer.
10. Éviter les comportements compensatoires : ni en réduisant son apport calorique, ni en sautant de repas, ni en augmentant ses dépenses énergétiques.
11. Durant cette période, il faut aussi être indulgent(e) et bienveillant(e) envers soi même.
12. Arrêter l’auto-sabotage et relativiser sans culpabiliser : le problème n’est pas réellement dans l’assiette mais dans la tête. S’auto-infliger de la culpabilité entraîne du stress et des privations : des obsessions sur les aliments « interdits » vont causer des prises alimentaires impulsives car le corps aura été contraint et mis en état de « famine ». Il demandera naturellement de l’énergie ! Ces compulsions vont aggraver la culpabilité. Donc en lâchant prise, en se faisant davantage confiance : en cessant la restriction et les comportements compensatoires, cela ne n’entretiendra pas la culpabilité et l’empêchera d’apparaître.
13. Savoir s’écouter et se faire confiance.
14. Prendre soin de soi : s’octroyer des moments de bien-être, de détente, pour occuper et apaiser l’esprit et prendre du recul sur la culpabilité. Marcher, danser, méditer, lire, dessiner, coudre, prendre un bain, se faire masser…